
On connait tous ce moment où l’on cherche son crayon désespérément alors qu’il est gentiment posé sur notre oreille. S’intéresser à “l’archéologie interdite”, c’est un peu avoir cette sensation en permanence. On sent bien qu’il y a “quelque chose” juste là, mais on n’arrive pas à comprendre où. Pour définir l’archéologie interdite, il faut tout d’abord interroger la notion de “consensus scientifique”, et plus précisément archéologique.



La Science et sa lettre de noblesse
La Science cherche à expliquer le Monde, se déclinant en une multitude de spécialités. Pour qu’une théorie scientifique soit validée, il faut qu’une observation soit théorisée ou qu’une théorie soit démontrée. Ces deux processus impliquent donc une notion de preuve démontrable. Pour diverses raisons, nombreuses théories non démontrées sont pourtant acceptées officiellement.
Limites technologiques ou d’opportunités ?
Nous ne sommes pas en mesure de prouver l’ensemble des connaissances que nous pensons avoir du Monde. La Science commune est faite de preuves et de consensus, qu’une infime minorité (Les scientifiques ?) associe. Ce ne serait pas un problème si chacun d’entre nous en avait pleinement conscience. Or, si l’on interroge les connaissances obtenues dans notre cursus scolaire commun, aucun accent n’a été mis sur la probabilité ou la véracité absolue. Il y a un amalgame assez flou, pour une instruction démocratique. Les consensus scientifiques sont censés exister jusqu’à “preuves du contraire”. Logique, me direz-vous ?! Il est difficile d’imaginer un consensus non démontré, favorisé à une preuve du contraire. Quand on pense science, ne pense-t-on pas prudence ?
Dans la réalité, est-ce vraiment le cas ?
Il semblerait que ce soit bien souvent le cas. Ne le voyons-nous pas dans les dernières actualités scientifiques, tant en astronomie qu’en physique des particules ? Dans les sciences logiques (mathématiques), c’est assez évident. Dans les sciences humaines, cela l’est beaucoup moins.
L’évolution scientifique
Là, où les sciences logiques trouvent toujours (tôt ou tard) un aboutissement, les sciences humaines n’ont d’autre finalité que l’observation perpétuelle. La logique humaine évolue au fil des jours, se métamorphosant en fonction des modes, des cultures, des naissances ou des décès… Chaque connaissance en sciences humaines repose sur des déductions. Elles peuvent être vraie un jour puis erronées le lendemain.
Étudier la logique humaine passée, c’est établir des déductions sur des faits observables qu’au travers de vestiges. La probabilité de véracité des déductions émises est alors logiquement proportionnelle à la qualité des vestiges observés. Plus on a de vestiges de qualité corrélés, plus la déduction faite est pertinente.
En ouvrant le premier manuel scolaire d’histoire venant, il est clairement observable que les faits décrits sont présentés comme établis, sans interrogation. Et ceci, même les plus anciens dont la quantité de vestiges découverts étaient bien moins importante. Malgré une hypothétique qualité exceptionnelle de vestiges archéologiques, les déductions faites laisseront toujours planer une part de doute, tout infime puisse-t-elle être. Il n’y a donc que rarement de réelle preuve du contraire. Comment les consensus archéologiques évoluent-ils alors ? Très, très, très lentement. Qu’on se soit déjà posé la question ou non, cette lenteur ne nous paraît pas étonnante. N’est-ce pas le propre des institutions ?



La découverte de l’Amérique
Si je vous dis “découverte de l’Amérique”, vous me répondrez presque du tac au tac “1492 – Christophe Colomb”. Comme moi, vous avez bien appris vos leçons. Et vous les considérez très certainement comme acquises et fiables. Mais est-ce bien le cas ? En questionnant cette certitude quasi inébranlable, le doute se lève pourtant. Et ce à juste titre : des données probantes connues depuis plus d’une décennie tendent à prouver que les vikings exploraient déjà le continent américain des siècles avant Colomb. Des découvertes récentes laissent même à penser que les chinois leur étaient précurseurs !



La Grande Pyramide de Gizeh
Un autre monument, et non des moindres, de nos connaissances scolaires révèlent d’immenses failles. Non pas architecturales, mais bien dans ce que nous pensons en savoir. La Grande Pyramide de Gizeh. Le consensus scientifique officiel établit qu’elle a été construite vers 2560 avant notre ère, en une vingtaine d’années, et a pour vocation unique d’être le tombeau du pharaon Khéops. Le flou est maintenu sur la technique de construction (on n’en sait rien), mais des inscriptions ainsi que des vestiges d’objets ou de bâtiments annexes appuieraient la vocation uniquement funéraire du lieu. Cette construction, officiellement ordonnée par Khéops lui-même, ne peut alors avoir été entreprise que durant son règne : 20 ans. 20 ans, pour ériger un édifice que nous ne saurions pas reproduire aujourd’hui, avec nos outils modernes, et dont nous ne comprenons même pas les techniques. En sachant qu’alors, les égyptiens n’étaient pas censés maîtriser la roue.



Gobekli Tepe
Comme un pavé dans la mare.
Site à l’architecture mégalithique situé dans l’actuelle Turquie, sa construction est estimée officiellement entre 12 000 et 10 000 ans avant notre ère. Pour rappel, l’agriculture et la sédentarité de l’humain sont estimées à -9 500 ans et la première civilisation et l’invention de la roue à -3 500 ans. On regarde la photo du site. On relit les informations précédentes. On ne comprend pas. Bug du système.
Que dit le consensus officiel ?
Que des peuplades, sans outils élaborés, grâce à leur foi incommensurable en un culte inconnu, ont su s’unir, sans se sédentariser, pour construire ce site, petit à petit. Re-bug du système. Je peine à trouver un superlatif qui ne m’accuserait pas de complotisme tout en surlignant l’énormité de l’affirmation. Peut-être qu’il n’y a finalement plus rien à dire. Je ne crois en rien et je me reposais sur la Science par prudence. Ma confiance relevait alors de la croyance. J’en suis décontenancée. Alors, qu’est-ce donc que l’archéologie interdite ? C’est oser questionner nos certitudes en matière d’Histoire de l’humain.
Pourquoi figer des déductions alors que de nombreux éléments ne sont pas concordants ?
En s’éloignant du consensus officiel, on découvre de nombreux scientifiques, de spécialités variées, s’interrogeant sur La Grande Pyramide, sa construction et ses objectifs. Différentes théories semblant plus probantes et étayées sont pourtant écartées du consensus. Ces spécialistes, auparavant reconnus, se disent même discrédités voire conspués. Quand on contemple, non sans admiration, les découvertes et les évolutions technologiques, d’une rapidité fulgurante, dans des domaines comme la physique, l’informatique ou la médecine, il est difficile d’imaginer que d’autres sciences ne bénéficieraient pas des mêmes faveurs.
Vrai ou faux ?
Dans cette ère de l’Information, nous avons tous possiblement accès à un océan de données. Nous pouvons tous dénicher, dans les méandres du web, d’innombrables informations sur les pyramides ou sur Colomb. La plupart se contredisant, comment reconnaitre le vrai du faux ? Nous nous orientons naturellement vers des sources “officielles”, institutionnalisées et majoritairement gouvernementales. Le cachet des pouvoirs en place nous rassure, garantissant la véracité. Qu’importe le sujet, si vous osez remettre en doute une information officielle, vous ne tarderez pas à être étiqueté comme loufoque, voire complotiste (théoricien du complot – complotisme).
Complotiste. Un terme lourd de sens que notre naïveté tourne en dérision sans plus de prélude. Le complot, c’est un procédé vicieux à objectif intéressé. La majorité des gens affublés de complotisme de nos jours, ne sont que des ignorants relayant des informations erronées ou sans contexte dans l’unique but d’alimenter ce qui excuserait leur rancœur. Ce même levier utilisé par la politique. Douter, ce n’est pas comploter (pourquoi le serait-ce ?), ni être complotiste (dans sa nouvelle définition). Douter, ce n’est que douter. Et cela devrait être enseigné à l’école.
En quête de pourquoi
J’ai volontairement survolé très succinctement les trois éléments historiques étayant mon argumentaire (Colomb, Gizeh et Gobekli Tepe). Regrouper toutes les données archéologiques dont les consensus prêtent au doute permettrait la rédaction d’un livre entier. De toute façon, vous les énumérer ne vous garantirait en rien le titre de preuve. Le propre de l’art de douter, c’est de chercher par soi-même. Que ce soit pour ce sujet, ou pour tous les autres, il est important pour chacun d’entre nous de s’obliger à douter. C’est ainsi que nous construisons nos propres certitudes, qui ne sont pas bêtement le relai de la pensée d’un autre. Douter de ce qu’on pensait être sûr, c’est perdre des repères. Ce n’est pas plaisant. Mais c’est ouvrir la porte à une possible vérité.
En conclusion
Rien n’explique pourquoi des consensus scientifiques douteux sont officiellement présentés comme vrais. Ou plutôt une multitude de théories l’expliquerait, mais strictement aucune ne peut être prouvé. Je n’ai donc pas d’avis à vous donner. Je ne vous propose que des questions. Complot planétaire ou caractéristiques psychologiques humaines des consensus ? Quoi qu’il en soit, les boulons de l’Histoire sont parfois artificiellement serrés. Alors… Pourquoi ?


