
Au commencement



Le 20 juillet 2019, on a célébré les 50 ans du premier pas de l’homme sur la lune. Un moment historique en pleine guerre froide ou bloc de l’est et bloc de l’ouest s’affrontent indirectement. Course à l’armement et technologique, espionnage, vont bon train. Chacun cherchant alors à montrer à l’autre qu’il était plus fort. Puis vint la conquête spatiale, et ce fameux jour où Neil Armstrong posa le pied sur la lune, dégainant cette phrase devenue mythique : C’est un petit pas pour l’homme, et un grand pas pour l’humanité. L’Amérique gagne ainsi cette course spatiale effrénée, et ceux malgré un retard et des échecs multiples face aux russe. Du moins c’est ce que les livres racontent…
Nous aurait-on menti ?



En est il autrement en réalité ?
L’homme a-t-il vraiment posé le pied sur la lune ?
Comment les américains ont ‘il pu rattraper leur retard d’un coup de baguette magique ?
Était-ce une supercherie pour calmer les ardeurs Russe bien en avance sur l’Amérique, et qui je le rappel a envoyé le premier homme dans l’espace avec Youri Gagarine ?
Ce sont les questions que se posent les adeptes de la théorie du Moon Hoax. Théorie selon laquelle l’homme n’aurait jamais marché sur la lune. Selon un sondage Ifop de 2018, 16 % des français soutiennent totalement cette théorie, contre 7% des Américain (bien évidemment c’est le côté patriotique des Américains qui parle). Cette théorie a vu le jour dès 1974 soit 5 ans plus tard, et a été lancée par… non pas un Russe mais bien un américain du nom de Bill Kaysing dans son ouvrage Nous ne sommes jamais allés sur la Lune : l’escroquerie américaine à trente milliards de dollars.
Pourquoi cette théorie du complot lunaire a-t-elle ressurgit ?



Avec l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux, le Moon Hoax connaît un regain de notoriété et c’est encore une chaîne américaine qui relance la machine. En 2001, le réseau Fox télévision diffuse un documentaire intitulé La théorie du complot : avons-nous aluni ? La NASA prend les choses très au sérieux puisqu’en 2002, elle commande un livre pour réfuter point par point les arguments des complotistes, avant de se rétracter pour ne pas donner trop de crédit aux attaques, préférant, néanmoins, se concentrer sur quelques points.
Que penser de cette théorie ?
Personnellement je suis de ceux qui pense qu’il y a anguille sous roche. Je ne dis pas que l’on a jamais été sur la lune, mais plutôt que ce n’était peut être pas à la date historique. Les Américains, prêt à tout en pleine Guerre froide, ont-ils monté ce complot pour asseoir leur supériorité alors que tout semblait aller dans le sens des Russes ? A vous de voir et vous faire votre propre avis sur le sujet.
Je conseille d’ailleurs le « documentaire » de Massimo Mazzucco sorti en 2017 : American Moon, où on aborde le sujet en 2 parties : d’abord la thèse complotiste, puis la contre argumentation.
10 arguments en faveur du complot lunaire, et ses contre-arguments (source Figaro)
Le drapeau qui «flotte»
On jurerait qu’il flotte, ce drapeau, vous ne trouvez pas? Pourtant, c’est impossible: la Lune n’a pas d’atmosphère.
Sauf que le drapeau ne flotte pas. Il est maintenu déployé à l’aide d’une tige horizontale rigide. Quant aux plis qui donnent l’impression de flottement… ce sont ceux d’un drapeau chiffonné par un vol spatial agité. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ces deux photos prises à quelques secondes d’intervalles: le drapeau ne bouge pas.
L’ombre du drapeau dans le «mauvais sens»
Sur la photo ci-dessus, l’ombre du drapeau semble dans le mauvais sens, si on la compare à celle de l’astronaute Buzz Aldrin. Mais en observant d’autres clichés, on comprend qu’il s’agit de l’ombre du collecteur de vent solaire (voir photo ci-dessous), un tube d’1m de haut, se trouvant hors champ du premier cliché.
Buzz Aldrin devant le collecteur de vent solaire. Handout ./REUTERS
Où sont passées les étoiles?
L’absence d’étoiles dans le ciel lunaire interroge: ne devraient-elles pas y être encore plus visibles que depuis la Terre?
En fait, non. La mission Apollo 11 s’est déroulée en plein jour lunaire, sous forte exposition solaire. «Les étoiles dans l’espace, c’est dans les films de science-fiction», s’amuse François Forget, astrophysicien et directeur de recherche au CNRS. «Le sol lunaire est éclairé par un soleil très puissant, qui n’est pas atténué par les nuages ou l’atmosphère, un peu comme un soleil éblouissant en plein désert, poursuit-il. Ni l’œil humain, ni un appareil photo n’ont la sensibilité suffisante pour distinguer les étoiles. C’est un peu comme un stade de foot éclairé la nuit: la lumière est si forte qu’on voit la pelouse et les joueurs, mais pas les étoiles.»
L’empreinte de pas «bien trop marquée»
Empreinte de l’un des premiers pas sur la Lune. Handout ./Reuters
Et ces empreintes de pas aussi nettes, comme si Aldrin marchait dans du sable mouillé, alors que le sol de la Lune est plus semblable à du sable sec?
Le sol lunaire est composé de régolite, une très fine poussière produite par l’impact incessant des météorites, plus proche de la cendre volcanique que du sable. Cette composition particulière et l’absence d’atmosphère expliquent ces empreintes.
Buzz Aldrin descendant les marches du module lunaire. NASA NASA/REUTERS
Les combinaisons qui brillent
L’éclairage étrange des deux astronautes renforce l’impression de tournage studio… Leurs combinaisons «brillent» même dans l’ombre des véhicules, comme s’ils étaient placés au cœur d’un spot de lumière artificielle!
Là encore, le soleil plaide coupable. Source principale de lumière, son reflet sur la Terre et sur le sol de la lune, aux propriétés très réflectives, explique pourquoi Aldrin semble très éclairé sur cette photo, bien que capturé dans l’ombre.
Absence de cratère d’impact et de poussières
Comment des engins de plusieurs tonnes ont-ils pu alunir sans laisser de marques? C’est louche!
Pas tant que ça. Sur la Lune, aucun déplacement d’air. «Les rétrofusées ont soulevé beaucoup de poussière, , mais en l’absence d’atmosphère, elles sont retombées aussitôt», décrit François Forget. Quant aux modules, «ils n’ont pas créé de cratères, mais des halos, qui ont été observés depuis par d’autres satellites, bien après Apollo 11, comme le Lunar reconnaissance orbiter, lancé en juin 2009, dont les images sont si précises qu’on y voit encore le tracé du déplacement à pied des astronautes! D’ailleurs, ces traces ont aussi été observées par les satellites des missions japonaise (SELENE), indienne (CHAN DRA YAAN) et chinoises (CHANG E 1 et 2). «Et personne ne s’attend à ce que la Chine, l’Inde ou le Japon manipule des images pour plaire à la NASA», fait remarquer l’astrophysicien.
Buzz Aldrin, devant le module lunaire, déploie un arsenal scientifique sur la surface de la Lune, le 20 juillet 1969. NASA NASA/REUTERS
Un «C» sur une roche lunaire
Le diable se cache dans les détails, les complots aussi. Sur une photo de la NASA, on croit distinguer une lettre «C» sur une roche lunaire: la «preuve», encore une fois, qu’il s’agirait d’un décor de cinéma.
L’explication de la NASA? Un poil… ou un cheveu, qui se serait glissé sur le cliché pendant le développement: le «C» n’apparaît pas sur la pellicule originale.
Trop dangereux?
L’expédition lunaire prévoit la traversée de la «ceinture de Van Allen», une zone à la sortie de l’atmosphère terrestre contenant une telle densité de particules énergétiques que les astronautes n’auraient pu survivre aux radiations.
Faux, répond la NASA. Les combinaisons spatiales qu’ils portaient les protégeaient, et la traversée n’a duré que quelques heures, ce qui a limité l’irradiation.
Là où les complotistes ont «raison», c’est que ces expéditions étaient bien plus dangereuses que celles menées aujourd’hui. Lors de la mission Apollo 13 (avril 1970), un accident – qui fit prononcer à l’astronaute Jack Swigert ces mots célèbres: «Houston, we’ve had a problem» – aurait pu coûter la vie à l’équipage. «Aller sur la Lune était une mission d’intérêt national qui justifiait tous les risques, rappelle Xavier Pasco, auteur du Nouvel âge spatial. De la Guerre froide au New Space (CNRS éditions). Les astronautes étaient des pilotes d’essais, appartenant à un corps d’élite. Depuis, la sociologie des équipages a changé». En 1986, pour la première fois, une astronaute non professionnelle fait partie de l’équipage de la navette Challenger: l’institutrice Christa McAuliffe. Quelques secondes après le décollage, la navette se désintègre devant des millions de téléspectateurs, emportant la vie des sept astronautes. Un vrai traumatisme pour les Américains, qui pousse la NASA à limiter ses expéditions à risque.
Sur la lune en 1969… et pas sur Mars en 2019?
Si nous avions vraiment été sur la Lune en 1969… Pourquoi ne sommes-nous pas capables d’aller sur Mars en 2019?
«Une fois la domination américaine sur les soviétiques démontrée, on a tout arrêté», raconte Xavier Pasco. Gagner la Guerre froide à tout prix, même les plus colossaux: en 1965/66, le budget de la NASA a atteint 4% du budget fédéral américain, soit 8 à 10 fois plus que son budget actuel. «Au début des années 1970, ce budget fut à nouveau divisé par huit. Puis la NASA s’est entichée d’une illusion: un système d’accès à l’espace peu cher, la navette spatiale. Mais le budget s’est révélé bien trop élevé», poursuit François Forget. Les sommes investies ont alors coupé court aux autres projets.
Après le traumatisme Challenger, l’arrivée de nouvelles exigences de sécurité, avec des mises aux normes technologiques, a encore augmenté le coût d’un vol spatial habité. «Retourner sur la Lune en 2019 est finalement presque aussi difficile qu’en 1969», résume Xavier Pasco.
Une interview de Buzz Aldrin lui-même
Mais puisque Buzz Aldrin lui-même a tout avoué! En 2018, une interview vidéo de l’astronaute, datée de 2015, fait son petit effet sur les réseaux sociaux. Interrogé par une petite fille, il répond: «nous n’y sommes pas allés». Le comble!
Pourtant, il suffit d’écouter l’entretien pour comprendre que l’astronaute évoque les raisons pour lesquelles les Américains ne sont «pas allés» de nouvelles fois sur la Lune ces dernières décennies…
La preuve ultime
382 kg de roches lunaires rapportées sur Terre.



Author: Vivien Breton
+Vice présidente à ERP03 +Bricole du matos pour les enquêtes +n'est ni du côté obscure, ni du côté lumineux, je suis un Jedi Gris 😉